Le pouvoir de la musique

La musique rassemble les personnes de tous âges et de toutes cultures, en plus d’améliorer la qualité de vie. « Il existe de nombreuses preuves indiquant que la musique occupe une place importante dans nos vies. Les personnes âgées ne sont pas différentes des autres », déclare Andrea Creech, ancienne musicienne d’orchestre internationale, titulaire d’une chaire de recherche du Canada, psychologue et professeure de pédagogie musicale à l’Université McGill.

Photo : I’m Soul Inc

Photo : I’m Soul Inc

Il a été démontré que la musique procure aux gens toute une gamme d’avantages sociaux, cognitifs, physiologiques et émotionnels, peu importe qu’ils aient reçu ou non une formation musicale. Mais comment les personnes âgées peuvent-elles créer de la musique en collaboration lorsqu’ils sont en fin de vie, qu’elles ont des troubles physiques et cognitifs ou qu’elles n’ont peut-être jamais joué une note auparavant? La réponse, c’est la technologie.

« Faire de la musique, c’est une façon d’entrer dans un monde merveilleux pouvant ne pas être accessible par d’autres moyens », explique Mme Creech. Il s’agit aussi d’une façon très rentable de traiter de nombreuses difficultés auxquelles sont confrontées les personnes âgées. »

Andrea Creech, ancienne musicienne d’orchestre internationale, titulaire d’une chaire de recherche du Canada, psychologue et professeure de musique à l’Université Laval.

Andrea Creech, ancienne musicienne d’orchestre internationale, titulaire d’une chaire de recherche du Canada, psychologue et professeure de pédagogie musicale à l’Université McGill.

Avec le soutien d’AGE-WELL, Mme Creech dirige un projet avec quatre autres cochercheurs de quatre universités canadiennes pour étudier comment les technologies d’assistance musicale peuvent aider les personnes âgées à surmonter les obstacles à la création de musique et à améliorer leur bien-être ainsi que leur qualité de vie. Le projet porte sur une technologie appelée Soundbeam, qui émet un faisceau ultrasonore pouvant être manipulé par le mouvement, puis traduit en son. Par exemple, balayer un bras au-dessus du dispositif peut faire naître une séquence de sons.

« Ce que vous faites jouer, ce sont des échantillons enregistrés, qui sont stockés au centre de contrôle. Les possibilités sont infinies quant à la musique que vous pouvez créer », souligne Mme Creech. Les faisceaux peuvent également être réglés pour une personne en fauteuil roulant ou à mobilité réduite.

Madame Creech et son équipe travaillent avec des partenaires communautaires, dont Graylan Howard, musicothérapeute au Victoria Conservatory of Music, une communauté de retraités de la ville de Québec, et la Room 217 Foundation, un organisme canadien des arts de la santé qui utilise la musique pour changer la culture des soins. « Les partenaires communautaires sont absolument essentiels, car la première étape que nous devons effectuer est une analyse des besoins et de ce que nous pouvons faire pour avoir une incidence au sein de chaque communauté », affirme Mme Creech.

L’équipe de recherche aidera les participants à faire de la musique en groupes avec Soundbeam, et leur apprendra à utiliser la technologie de la manière la plus facile possible. À l’aide de sons significatifs, les participants créeront ensemble des paysages sonores qui seront enregistrés.

« D’une certaine façon, c’est un peu comme créer une histoire de vie ou un récit avec de la musique, mentionne Mme Creech. Mon rêve est d’avoir un jour une salle de musique dans des établissements de soins de longue durée ou des communautés de retraités ayant accès à des ressources comme Soundbeam. »