Lits intelligents : Surveillance de la santé pendant le sommeil

Imaginez un lit qui surveille la santé d’une personne âgée pendant qu’elle dort et qui alerte un professionnel de la santé en cas de problèmes potentiels.

C’est là l’objectif d’un projet d’AGE-WELL qui se sert de technologie axée sur des capteurs de pression pour prédire et prévenir les problèmes de santé en analysant des indices tels que le mouvement, la respiration et la rétention d’eau.

Les plaies de pression sont un domaine d’intérêt, mentionne le Dr Frank Knoefel, coresponsable du projet et médecin aux Soins continus Bruyère à Ottawa. Une importante préoccupation pour les personnes qui ne peuvent pas changer facilement de position au lit, les plaies de pression peuvent entraîner de graves douleurs, cicatrisent difficilement et peuvent s’infecter. Elles se produisent habituellement lorsqu’une partie osseuse du corps, comme la hanche ou le talon, appuie sur la peau.

Au moyen d’un sous-matelas doté de centaines de capteurs, le Dr Knoefel et son coresponsable Rafik Goubran sont en mesure de déterminer la nature et l’ampleur des mouvements d’une personne pendant son sommeil. Ils ont également corrélé l’ampleur des mouvements et la circulation sanguine en comparant les mouvements des talons des patients pendant la nuit avec des photos prises le matin au moyen d’une caméra thermique. Un t

Le Dr Frank Knoefel (à gauche), médecin au Programme de la mémoire de Soins continus Bruyère et Bruce Wallace, directeur exécutif du centre national d’innovation d’AGE-WELL SAM3 («Capteurs et analytique de suivi mobilité-mémoire»), présentent un matelas sensible à la pression conçu pour effectuer le suivi de santé d’une personne âgée pendant qu’elle dort.

Le Dr Frank Knoefel (à gauche), médecin au Programme de la mémoire de Soins continus Bruyère et Bruce Wallace, directeur exécutif du centre national d’innovation d’AGE-WELL SAM3 («Capteurs et analytique de suivi mobilité-mémoire»), présentent un matelas sensible à la pression conçu pour effectuer le suivi de santé d’une personne âgée pendant qu’elle dort.

alon qui est resté immobile semble « froid », ce qui signale une circulation sanguine insuffisante pouvant entraîner une plaie de pression.

Le potentiel préventif est considérable. Le Dr Knoefel imagine un système d’alarme simple dans un hôpital ou un établissement de soins de longue durée où un petit voyant rouge s’allume à l’infirmerie indiquant que « M. Jones au lit quatre a besoin d’être tourné». De plus, pour les aînés vivant à la maison, un « lit intelligent » pourrait informer un aidant naturel ou un préposé aux soins que la personne doit être changée de position.

L’équipe de recherche a également utilisé le système de capteurs de pression pour surveiller les respirations irrégulières associées à l’apnée du sommeil. Un essai clinique sera effectué pour évaluer la capacité du sous-matelas de détecter la rétention d’eau nocturne associée à l’insuffisance cardiaque congestive, un trouble débilitant courant chez les personnes âgées.

Bien que la technologie des capteurs de pression ne soit pas nouvelle, le savoir-faire l’équipe consiste à mettre au point des algorithmes avancés pour interpréter les données et extraire de l’information et des tendances qui sont précieuses pour les cliniciens — une façon novatrice de réinventer la technologie. « C’est extrêmement complexe, mais extrêmement gratifiant », souligne M. Goubran, vice-président, Recherche et international, à l’Université Carleton.

Il fait remarquer que la commercialisation du concept nécessitera la participation d’un large éventail de secteurs, y compris les télécommunications et les communications réseau, l’analyse de données et la surveillance des soins de santé. Des partenariats sont déjà en place avec trois grandes entreprises.

L’équipe estime que les « lits intelligents » sont très prometteurs pour garder les aînés en santé et à domicile. Le Dr Knoefel s’appuie sur l’exemple du lit d’une personne envoyant des rapports de santé quotidiens à une infirmière à domicile, ce qui permet l’intervention précoce en cas d’indices de problèmes.

« C’est comme avoir une infirmière à son chevet 24 heures sur 24 », dit-il.