Représentation d’AGE-WELL aux Nations Unies 

La recherche d’AGE-WELL a fait son entrée sur la scène mondiale la semaine dernière. Lors d’une session au siège social des Nations Unies à New York,  Rosalie Wang, chercheuse du réseau, a donné une présentation sur les aptitudes numériques de la population vieillissante.

Mme Wang était conférencière dans le cadre d’un événement parallèle de la 56e session de la Commission du développement social des Nations Unies. Elle a indiqué aux participants que la recherche effectuée au Canada en matière de conception axée sur l’utilisateur offre des solutions aux problèmes de mise au point – y compris les technologies numériques – afin d’aider les personnes âgées.

Mme Wang est professeure adjointe à l’université de Toronto et scientifique affiliée au Toronto Rehabilitation Institute. Elle a présenté trois projets d’AGE-WELL qui intégraient des personnes âgées à la conception de produits et services technologiques afin de créer des innovations utiles qui tiennent compte des besoins et aptitudes de tous les aînés. RosalieUN

* Mme Wang a déclaré que la recherche dirigée par le Cosmin Munteanu (université de Toronto), qui jette un regard critique sur le processus de conception de l’expérience utilisateur dans l’industrie des technologies numériques et l’adapte pour assurer un engagement significatif des personnes âgées nous rapproche “de plus en plus de produits et service utiles pour les aînés”.

M. Munteanu, par exemple, est en train de mettre au point un outil qui simplifie les renseignements numériques sur Internet en adaptant instantanément le texte en ligne au niveau de lecture de la personne. On consulte actuellement les personnes âgées sur des questions comme la proportion d’un site Web à traduire, l’affichage de documents et d’autres aspects de la convivialité.

* Un projet codirigé par Megan O’Connell et Debra Morgan (université de la Saskatchewan), Kristen Jacklin (École de médecine du Nord de l’Ontario) et Carrie Bourassa (Institut de recherches l’Horizon Santé-Nord) explore les besoins technologiques cruciaux des populations rurales et éloignées et des Autochtones. L’équipe utilise des méthodologies de recherche courantes et autochtones “afin d’optimiser la probabilité de réussite”, a déclaré Mme Wang.

* Mme Wang dirige un projet de recherche qui vise une meilleure compréhension des services, des programmes et des politiques requis par les personnes âgées et leurs aidants pour accéder aux technologies de l’information et des télécommunications (TIC) et les utiliser aux fins de participation aux activités quotidiennes et d’inclusion sociale.

Mme Wang a indiqué à l’auditoire que les importants partenariats de recherche d’AGE-WELL en matière de technologie et de vieillissement de la population au Canada “reflètent bien notre degré d’inclusivité”. Parmi les partenaires d’AGE-WELL, on compte notamment les personnes qui utiliseront réellement les technologies et les services élaborés par cette entreprise. Les quelque 60 projets du réseau comprennent des jeux numériques visant à favoriser les rapports sociaux et à réduire la solitude, ainsi que des robots sociaux qui peuvent rendre possibles les visites médicales « virtuelles » et inciter les personnes qui ont une déficience cognitive à exercer des activités quotidiennes.

Mme Wang est membre d’une équipe de recherche d’AGE-WELL qui concentre ses efforts sur les aspects éthiques, culturels et sociaux de la technologie. L’équipe qu’elle codirige relativement à ce thème examine l’accès aux technologies au Canada. Elle travaille avec les intervenants pour favoriser l’élaboration de politiques qui visent à assurer un accès équitable.

Mme Wang donnait une présentation à l’invitation de la Division des politiques sociales et du développement social du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies, qui anime chaque année la Commission du développement social. Le thème principal de cette 56e session, qui s’est tenue du 29 janvier au 7 février, était “Stratégies pour l’éradication de la pauvreté pour parvenir à un développement durable pour tous”.

L’événement parallèle, qui s’intitulait : “Why are digital skills critical for older persons?” (Pourquoi les aptitudes numériques sont-elles essentielles chez les personnes âgées?), était commandité par la Mission permanente du Japon auprès de l’Organisation des Nations Unies et l’université Waseda à Tokyo. L’un des conférenciers était Masako Wakamiya, une programmeuse de logiciels japonais âgée de 82 ans qui met au point des applications pour téléphone intelligent pour les personnes âgées. On comptait également des représentants d’Older Adults Technology Services (OATS), un organisme sans but lucratif qui offre sans frais une formation en informatique aux aînés, et d’AARP, le groupe d’intérêt axé sur les personnes âgées. Un rapport récent d’AARP International révélait qu’aux États-Unis, plus de 30 pour cent des personnes de plus de 65 ans ne vont pas en ligne. En Turquie et au Mexique, environ 90 pour cent des personnes de plus de 65 ans n’ont jamais utilisé Internet. Cette proportion s’élève à plus de 85 pour cent en Chine et à plus de 75 pour cent au Brésil.

Dans son allocution, Mme Wang a insisté sur le fait que les personnes âgées n’étaient pas aux prises uniquement avec des obstacles techniques lorsqu’il s’agissait d’acquérir ou d’améliorer leurs aptitudes numériques. Parmi les facteurs sociaux et politiques plus généraux, on note l’âgisme, qui est “souvent intériorisé par les aînés eux-mêmes”, a-t-elle fait remarquer. Les personnes âgées ne s’attendent donc pas à participer d’égal à égal au développement et à l’utilisation de la technologie.

Un autre problème est la nécessité de tenir compte de la grande diversité des personnes âgées, “afin que nous puissions concevoir des produits et des services qui répondent mieux aux besoins des aînés”, a indiqué Mme Wang. Il est également essentiel d’appuyer les droits des personnes âgées à titre de citoyens à part entière, a-t-elle suggéré, ainsi que leur droit de profiter des technologies qui les entourent.

Ergothérapeute de formation, Mme Wang est membre de la Intelligent Assistive Technology and Systems Lab (IATSL) et du Department of Occupational Science and Occupational Therapy de l’université de Toronto.

Regardez l’événement parallèle « Why are Digital Skills Critical for Older Persons » sur la Web TV de l’ONU