Quatre-vingt-sept : c’est le nombre de stagiaires que compte la première cohorte à décrocher le certificat Innovateurs de demain d’AGE-WELL, un grand pas pour ces chercheurs et jeunes professionnels de la relève qui formeront la prochaine génération de chefs de file dans les domaines de la technologie et du vieillissement.
“Félicitations aux stagiaires qui ont obtenu ce certificat, un gage de leur savoir-faire transférable et de leur fine connaissance des domaines de la technologie et du vieillissement”, souligne Susan Jaglal, chef du volet multidisciplinaire de la formation et du mentorat à AGE-WELL.
“AGE-WELL a notamment pour mission de former des personnes qui auront une portée sociale et économique pour le Canada. C’est donc une immense réalisation pour AGE-WELL de voir autant de stagiaires décrocher le certificat à la toute première année du programme de formation de notre réseau.”
À ce jour, AGE-WELL a recruté 280 stagiaires boursiers et affiliés, aussi appelés personnel hautement qualifié (PHQ), dans son programme de formation EPIC – Jeunes professionnels, carrières inspirées. Ce programme forme les membres du PHQ pour en faire des figures de proue de l’industrie, du milieu universitaire et de la collectivité dans le développement et l’intégration de technologies au sein du système de santé et sur le marché.

Ayse Kuspinar
“Ce fut une superbe expérience “, confie la docteure en physiothérapie Ayse Kuspinar, qui a fait son postdoctorat à l’Université de Waterloo avec le soutien d’AGE-WELL, tout en présidant le comité consultatif du PHQ du réseau.
“Assurer la présidence, un rôle crédité dans le cadre de mon certificat, m’a aidée à développer mes aptitudes comme dirigeante et communicatrice, mais aussi ma capacité de réseautage”, explique-t-elle.
Mme Kuspinar a participé à un projet d’AGE-WELL s’intéressant à ce qui freine et facilite l’emploi des technologies de la santé chez les aînés. Elle prévoit d’ailleurs poursuivre ses travaux de recherche sur le vieillissement et les technologies dans ses nouvelles fonctions de professeure adjointe en physiothérapie à l’école des sciences de la réadaptation de l’Université McMaster.
Pour 25 pour cent des stagiaires, il y a un emploi dans le milieu universitaire en fin de parcours, alors que pour l’autre tranche de 75 pour cent, les débouchés seront au sein du privé, d’organisations sans but lucratif et du public, explique Mme Jaglal, titulaire de la chaire du Toronto Rehabilitation Institute, à l’Université de Toronto.
“L’association avec un réseau tel AGE-WELL permet de côtoyer des figures de proue de l’industrie et des décideurs, mais aussi de capter ce que signifie travailler dans ces milieux”, ajoute-t-elle.
Figurent parmi les premiers titulaires de ce certificat des boursiers postdoctoraux, des doctorants, des étudiants à la maîtrise et au premier cycle, des associés et adjoints de recherche de même que des cliniciens issus de vingt institutions établies dans six provinces canadiennes. Leurs champs d’expertise sont pluriels : génie, sciences informatiques, sciences de la réadaptation, éducation et sciences sociales.
Différentes avenues s’offrent aux aspirants au certificat Innovateurs de demain. Stages, échanges, cours en ligne, ateliers, clubs de lecture, occasions de collaboration et de mentorat dans le réseau d’AGE-WELL et trois activités approuvées hors réseau au maximum font effectivement partie du parcours proposé.
Les activités choisies doivent en outre s’inscrire dans les quatre axes de compétences fondamentales du programme, soit Savoir, partage et exploitation des technologies, Recherche transdisciplinaire, Éthique et Compréhension de l’impact.

Alexander Moreno
Pour Alexander Moreno, psychologue/neuropsychologue puis boursier postdoctoral à l’Université McGill, son expérience aura été marquée par un voyage au Chili pour participer à la troisième édition de l’International Summer School on Aging, à l’Université du Chili. Au-delà des ateliers et des visites terrain auxquels il a pu prendre part, ce fut aussi l’occasion pour lui et des pairs d’innover en créant une application pour téléphone intelligent conçue pour briser le sentiment d’isolement que ressentent parfois les aînés. M. Moreno est maintenant chargé de cours à l’Université du Québec à Montréal et continue de participer à des projets d’AGE-WELL.
La plupart des nouveaux titulaires du certificat demeureront bien impliqués au sein d’AGE-WELL tout en poursuivant leur cheminement comme étudiants ou chercheurs postdoctoraux. Quant à ceux qui ont terminé le programme de formation et atteint leurs objectifs universitaires, ils sont encouragés à demeurer actifs dans le réseau.
C’est exactement que ce fait Alexandra König depuis Nice, en France. Mme König, une neuropsychologue d’origine allemande qui a fait ses études au Canada et aux Pays-Bas, s’intéresse tout particulièrement à la technologie et à la démence. Boursière d’AGE-WELL, elle a d’ailleurs réalisé des travaux de recherche postdoctorale à l’Universitié de Waterloo au cours de la dernière année.

Alexandra König (en haut à droite) et les membres de l’équipe de l’Institut d’été d’AGE-WELL
Mme König a récemment commencé à travailler comme chercheuse clinicienne à l’Université Nice Sophia Antipolis et à son hôpital universitaire. Elle travaille aussi pour une entreprise qui conçoit des jeux sérieux à des fins éducatives et de formation, et qui commence à développer le volet des soins de santé pour la population plus âgée.
Qui plus est, Mme König collaborera à des projets avec différentes équipes d’AGE-WELL. “Mon objectif quand j’aurai quitté le Canada est de rester liée à AGE-WELL”, dit-elle.
Comme stagiaire du programme EPIC, Mme König a été particulièrement impressionnée par l’Institut d’été d’AGE-WELL. C’est là l’occasion pour les stagiaires de travailler avec des mentors chevronnés et de concevoir des solutions visant à améliorer la vie d’aînés atteints de démence.
“L’Institut d’été m’a permis de découvrir des dimensions de la recherche auxquelles je ne m’étais pas vraiment frottée auparavant, comme la commercialisation et la nécessité de faire entrer rapidement les solutions chez les gens.”
Michelle Vanchu-Orosco, autre titulaire du certificat Innovateurs de demain, se réjouit pour sa part de son expérience dans le programme EPIC.
“L’une des choses que la recherche multidisciplinaire t’apprend, c’est que tu ne sais pas tout. Même si tu es vraiment calé dans ton domaine, tu as des questions à poser. AGE-WELL est en cela un très bon réseau pour l’apprentissage”, explique-t-elle.
Durant son passage à AGE-WELL, Mme Vanchu-Orosco a terminé un certificat de cycle supérieur en science et commercialisation de la technologie à l’école de gestion Beedie, de l’Université Simon Fraser (SFU).

Michelle Vanchu-Orosco
Boursière postdoctorale à SFU, elle y termine actuellement un projet de recherche d’AGE-WELL s’intéressant à la narration numérique pour les aînés. Avant de participer à ce projet, Mme Vanchu-Orosco n’avait jamais vraiment envisagé les domaines du vieillissement et de la technologie. “AGE-WELL a piqué ma curiosité”, confie-t-elle.
“Je pense qu’AGE-WELL influencera grandement mon cheminement de carrière pour toutes ces choses que j’ai pu réaliser dans le programme EPIC. Cela confirme que je peux travailler en contexte transdisciplinaire et assumer plusieurs tâches tout en étudiant.”
Elle prévoit d’ailleurs rencontrer rapidement quelques personnes connues par l’entremise d’AGE-WELL qui pourront l’aider à esquisser un parcours jumelant son amour des statistiques, son expérience en matière de logiciels et sa passion de travailler auprès des aînés.