Des jeux pour évaluer et traiter le déclin cognitif

Des tests de jeux sur navigateur ou sur appareil mobile avec des niveaux de difficulté variés sont menés et servent d’outils d’évaluation et d’intervention pour les personnes accusant un déclin cognitif provoqué par le vieillissement, la maladie ou un traumatisme.

Pour l’instant, ces jeux incluent un jeu de taupe ‘Whack-a-mole’ électronique, un jeu de recherche de mots et une version de Bejeweled dans laquelle les joueurs essayent de réaliser des lignes horizontales ou verticales de pierres précieuses identiques à l’écran.

“Nous concentrons actuellement nos travaux sur les jeux les plus divertissants”, déclare Eleni Stroulia, chef de projet de l’étude bénéficiant du soutien d’AGE-WELL. “Ces jeux sont assez simples et il est toujours possible de les rendre plus difficiles ou plus complexes. Nous pouvons ainsi associer des niveaux de difficulté à des performances cognitives.”

Il s’agit de mettre au point différents jeux qui sont divertissants et qui évaluent des aspects tels que l’attention, le temps de réaction, la vision, les capacités de résolution de problèmes et la mémoire.

“Nous espérons également que ces jeux aideront leurs utilisateurs à utiliser et à conserver leurs compétences et éventuellement à ralentir la vitesse de déclin des personnes accusant des signes précoces de démence ou d’autres problèmes cognitifs”, explique Mme Stroulia.

Jeu de taupe 'Whack-a-mole' Photo : Victor Guana, University of Alberta

Jeu de taupe ‘Whack-a-mole’
Photo : Victor Guana, University of Alberta

Eleni Stroulia, professeure d’informatique et chercheuse à l’Université de l’Alberta, participe à ce projet en collaboration avec sa collègue Lili Liu, chercheuse d’AGE-WELL, et un étudiant en doctorat, Victor Guana.

Les jeux des chercheurs sont destinés aux personnes atteintes de démence progressive, de trouble cognitif léger et de psychose délirante et aux victimes d’accident vasculaire cérébral. En 2011, près de 750 000 Canadiens étaient atteints de la maladie d’Alzheimer, la forme la plus connue de déficience cognitive. Ce chiffre devrait presque doubler pour atteindre 1,4 million de Canadiens d’ici 2031, selon la Société Alzheimer du Canada.

Il est prévu que les jeux soient utilisés dans les établissements hospitaliers, les résidences pour personnes âgées, les infrastructures de soins de longue durée et à domicile.

Ces jeux sont intégrés à UniCog, une plateforme Web qui centralise la collecte de renseignements de chaque joueur. UniCog peut aider les professionnels de la santé à surveiller un grand nombre de personnes et à superviser leur processus d’évaluation et de traitement.

La première phase d’essai du projet se déroule actuellement dans le cadre d’un programme de jour à Ottawa qui s’addresse aux personnes atteintes de troubles liés à la démence, sous la supervision de Frank Knoefel, chercheur d’AGE-WELL. Ces personnes utilisent un jeu de taupe ‘Whack-a-mole’ au moins une fois par semaine pendant une durée allant jusqu’à neuf mois et leurs données seront suivies et évaluées à l’aide de UniCog.

Un autre essai sera mené avec des résidents d’un établissement d’accueil de personnes âgées Revera et des personnes bénéficiant de soins de longue durée à domicile en comparant des personnes du même âge atteintes de démence avec d’autres personnes qui n’en sont pas atteintes.

Ces essais à petite échelle orienteront les projets à plus grande échelle.

“Nous sommes impatients de découvrir les résultats au cours de l’année à venir”, ajoute Mme Stroulia.