L’informatique cognitive pour répondre aux besoins des aidants naturels

Jackie rencontre des difficultés pour trouver de l’information, des services et des produits en ligne qui pourraient l’aider à prendre soin de sa mère qui souffre de démence. « Les résultats sont aléatoires dans le meilleur des cas et je suis parfois dépassée, notamment lorsque je ne suis pas sûre des solutions disponibles », déclare cette infirmière et auxiliaire médicale à la retraite.

Trouver une solution au problème décrit par Jackie, c’est exactement l’objectif poursuivi par Jan Miller Polgar de l’Université de Western Ontario et Frank Rudzicz de l’Institut de réadaptation de Toronto, Réseau universitaire de santé et de l’Université de Toronto dans le cadre de leur projet d’AGE-WELL intitulé CARE-RATE.

“Nous créons une plateforme centralisée en ligne qui comprend des ressources, des services et des technologies en matière d’assistance ainsi que d’autres renseignements visant à aider les aidants naturels dans leur rôle d’accompagnement des personnes atteintes de démence”, explique Mme Miller Polgar.

Le superordinateur Watson d’IBM

Le superordinateur Watson d’IBM

La plateforme de CARE-RATE est unique car elle s’appuie sur un nouveau type d’intelligence artificielle appelé l’informatique cognitive, un outil beaucoup plus puissant et spécifique qu’un moteur de recherche traditionnel.

La plupart des référentiels de produits de soins pour la démence sont basés sur des solutions au lieu d’être basés sur les besoins. Cela signifie que les aidants naturels doivent avoir une idée du produit qu’ils recherchent et effectuer des recherches dans de nombreuses bases de données au lieu de décrire leur problème et de se voir proposer des solutions. Les recherches à l’aide de moteurs de recherche classiques font souvent apparaître des milliers de pages d’informations inutiles.

Avec CARE-RATE, l’utilisateur peut poser une question en  ‘langage naturel’, comme s’il s’adressait à une autre personne, et le système pose des questions complémentaires pour l’orienter vers des solutions adaptées aux besoins de l’aidant naturel. Ce système exclut les informations inutiles et permet aux utilisateurs d’évaluer les solutions testées pour aider ultérieurement d’autres personnes.

Grâce à sa collaboration avec IBM Canada, l’équipe de recherche peut accéder à des éléments de son superordinateur appelé Watson, qui utilise l’informatique cognitive et le langage naturel pour faire ressortir des informations pertinentes issues de quantités importantes de données non structurées. À l’heure actuelle, environ 80 % de l’ensemble des données, y compris les articles, les comptes rendus de recherches, les publications de médias sociaux et les données de systèmes d’entreprises, n’est pas structuré.

“IBM nous a fourni une excellente plateforme. Nous disposons d’un accès à la carte à un grand nombre de différents modules de calcul qui peuvent former des programmes que nous concevons nous-mêmes”, explique M. Rudzicz.

“AGE-WELL tire profit de deux atouts fondamentaux d’IBM – l’informatique cognitive et l’informatique en nuage – pour répondre aux défis socioéconomiques d’une population vieillissante”, déclare Sanjeev Gill, responsable national de la recherche pour le secteur d’IBM Canada. “Nous sommes ravis de participer à un projet qui s’appuie sur nos capacités fondamentales en matière d’informatique cognitive pour contribuer à l’amélioration des conditions de vie de tous les Canadiens et qui donne à des plateformes telles que CARE-RATE les moyens de répondre aux problèmes auxquels sont confrontés les Canadiens vieillissants et les personnes qui les soutiennent.”

Tandis que les progrès technologiques suivent leur cours, Mme Miller Polgar porte ses efforts sur des groupes cibles pour déterminer le type de renseignements auquel les aidants naturels souhaitent accéder et les solutions qui pourraient répondre au mieux à leurs besoins.

“Nous espérons améliorer la qualité de vie globale pour l’aidant naturel comme pour la personne atteinte de démence, favoriser le vieillissement à domicile, diminuer les coûts des soins de santé et améliorer les soins liés à la démence.”