Lorsqu’elle a entamé ses études postdoctorales au Canada, Sofija Spasojevic était persuadée qu’elle retournerait en Europe après les avoir terminées. Après avoir passé trois ans au pays, elle a non seulement décidé d’y rester, mais elle s’est également découvert une passion pour la science des données, ce qui l’a amenée à quitter le milieu universitaire pour faire carrière dans ce domaine.
« Habituellement, deux voies s’offrent à vous en tant que titulaire de bourse postdoctorale : vous pouvez soit continuer d’enseigner, soit aller travailler dans le domaine en question », explique Mme Spasojevic, ancienne élève du programme de formation EPIC (Jeunes professionnels, carrières inspirées) d’AGE-WELL qui a été engagée comme scientifique des données à Roche Canada en 2021.
« J’étais tellement inspirée par ce que je découvrais dans mes travaux d’analyse de données cliniques que j’ai décidé de trouver un emploi où il m’était possible d’appliquer ces compétences pour améliorer réellement la vie des gens », dit-elle.
La spécialité principale de Mme Spasojevic est le traitement des signaux, un domaine dans lequel elle a acquis des connaissances lorsqu’elle était étudiante au baccalauréat et à la maîtrise en génie électrique à l’Université de Belgrade, en Serbie. Son intérêt pour la science des données a été suscité au cours de ses études de doctorat, alors qu’elle suivait un programme bilatéral entre l’Université de Belgrade et l’Instituto Superior Técnico à Lisbonne, au Portugal. Dans le cadre de ce programme, elle a utilisé des données concrètes recueillies à partir de capteurs portés par des patients pour mettre au point des systèmes de prise de décision pouvant aider à diagnostiquer des troubles neurologiques comme la maladie de Parkinson ou les accidents vasculaires cérébraux et à faire la surveillance.
Ce travail a mené Mme Spasojevic au Canada où, en tant que boursière postdoctorale au Réseau universitaire de santé de Toronto, elle s’est jointe à une équipe du KITE Research Institute afin de créer un système d’alerte précoce pour détecter l’agitation chez les personnes atteintes de démence. Un groupe de 20 participants à l’étude se sont vu remettre des montres-bracelets dotées de capteurs portables permettant de surveiller leur fréquence cardiaque, leur température corporelle, leur activité cutanée et leurs mouvements. L’idée était de concevoir un modèle d’apprentissage automatique qui peut prédire quand une personne est susceptible de se trouver dans un état d’agitation en fonction des changements dans ces paramètres.
Le parcours de Mme Spasojevic a pris un certain tournant six mois après le début de son programme, lorsque son superviseur a fait mention du programme de formation EPIC d’AGE-WELL et l’a encouragée à présenter une demande. Elle a été acceptée au programme et a eu l’occasion de perfectionner ses compétences en recherche au cours des deux années et demie qui ont suivi.
« La visibilité et les possibilités de réseautage offertes par AGE-WELL ont directement influencé mon approche », a déclaré Mme Spasojevic, qui a eu l’occasion de créer conjointement des solutions technologiques avec des personnes âgées et des aidants naturels lors de sa participation à l’Institut d’été d’AGE-WELL à Gatineau, au Québec.
« Cette expérience m’a vraiment ouvert les yeux sur la raison pour laquelle la communication bidirectionnelle entre les développeurs et les utilisateurs finaux est si importante », dit-elle. « Si vous réunissez des ingénieurs dans une pièce, ils trouveront ce qu’ils croient être la solution idéale, mais sans rétroaction directe de la part des utilisateurs, il leur sera impossible d’avoir une idée complète des obstacles potentiels qui se dressent sur leur chemin. »
Mme Spasojevic a assisté à de nombreux événements, webinaires et cours en ligne d’AGE-WELL, en plus d’avoir présenté ses résultats de recherche lors d’une conférence annuelle. Lorsqu’elle a décidé de poursuivre une carrière dans le domaine, son parcours de stagiaire d’AGE-WELL a joué grandement en sa faveur, dit-elle.
« Ma formation est en partie la raison pour laquelle j’étais une si bonne candidate », déclare Mme Spasojevic, en soulignant que Roche Canada a été particulièrement impressionnée par les liens qu’elle a établis avec les intervenants et les utilisateurs par l’entremise du réseau AGE-WELL.
À Roche Canada, Mme Spasojevic travaille au sein de l’équipe d’intelligence artificielle et de santé numérique, qui se consacre à l’élaboration de solutions axées sur les données pour aider les patients, notamment les personnes âgées, en ce qui a trait au diagnostic, à la surveillance et aux traitements. À bien des égards, ses études lui ont permis de boucler la boucle, dit-elle. Elle est heureuse d’avoir l’occasion d’encadrer d’autres stagiaires d’AGE-WELL qui pourraient également envisager de poursuivre une carrière dans le domaine.
« En tant que chercheuse, j’ai recueilli des signaux à partir de capteurs et j’ai créé mes propres ensembles de données », déclare Mme Spasojevic. « À ce stade de mon parcours professionnel, les ensembles de données sont déjà à ma disposition. Je peux désormais me concentrer sur l’analyse des données et la prestation de renseignements utiles à partir de celles-ci. J’ai bouclé la boucle. »
Tout cela dans le but, ajoute-t-elle, d’améliorer la vie des gens.