Pendant ses études de premier cycle en sciences de la santé, Heather McNeil s’est intéressée à l’expérience du vieillissement, ce qui l’a poussée à suivre un cours sur la théorie du vieillissement. Sa curiosité à ce sujet a grandi. C’est pourquoi elle a accepté une poste dans un foyer d’aide à la vie autonome après avoir obtenu son diplôme.
« Ce fut une expérience très révélatrice qui n’avait rien à voir avec ce que j’ai appris à l’université, mais je savais qu’il s’agissait d’un secteur propice à la croissance, au changement et à des répercussions positives », raconte Mme McNeil, ancienne stagiaire dans le cadre du programme EPIC d’AGE-WELL qui travaille aujourd’hui au Conseil national de recherches du Canada (CNRC).
Par la suite, Mme McNeil est retournée à l’université pour effectuer des travaux de deuxième cycle davantage axés sur l’aspect des sciences sociales liées au vieillissement. C’est pendant ses études au doctorat en vieillissement, santé et bien-être de l’Université de Waterloo qu’elle a entendu parler d’AGE-WELL pour la première fois, le tout grâce à son superviseur, Paul Stolee, chercheur chez AGE-WELL. La création conjointe d’un groupe nommé Seniors Helping as Research Partners (SHARP) est une pierre angulaire des travaux de recherche qu’elle a réalisés avec lui.
« L’approche de SHARP quant au principe du rien sur nous, sans nous était fondamentale à notre recherche et continue de l’être à ce jour, explique Mme McNeil. Cette approche m’a tellement marquée que je suis en train de former un groupe d’experts ayant une expérience directe. Plutôt banale aujourd’hui, cette approche relevait de la nouveauté à l’époque. »
En 2018, alors qu’elle était boursière postdoctorale, elle a renforcé son lien avec AGE-WELL en faisant un stage dirigé par Josephine McMurray, de l’Université Wilfrid Laurier, et Heidi Sveistrup, de l’Université d’Ottawa. Par l’intermédiaire du programme EPIC, Mme McNeil a travaillé sur le programme DriVe (Création d’écosystèmes régionaux pour l’innovation dans la santé), qui se penchait sur la manière dont il est possible de favoriser et de stimuler l’innovation technologique en créant de solides collaborations régionales entre les utilisateurs, les chercheurs, les décideurs politiques, les praticiens et l’industrie.
La compréhension, la valorisation et la mise à profit de différentes expertises pour aborder un problème de divers points de vue ont été un sujet de prédilection pendant la carrière de Mme McNeil. Elle a commencé à se pencher sur ce sujet dans sa carrière en milieu universitaire, puis le tout s’est concrétisé lors de son passage à AGE-WELL. Aujourd’hui, ce sujet est toujours d’actualité dans le cadre de son poste actuel de conseillère de programme pour le Programme Défi « Vieillir chez soi » du CNRC. Fruit d’un investissement du gouvernement fédéral, ce programme porte sur l’amélioration de la qualité de vie des personnes âgées et de leurs aidants naturels grâce à une innovation au profit d’un vieillissement sûr et en santé, à l’appui d’un modèle durable de soins de longue durée qui s’intéresse aux soins communautaires et préventifs à domicile.
« Nous espérons, déclare Mme McNeil, que le programme Défi “Vieillir chez soi” du CNRC laissera en héritage des technologies et des innovations qui sont en voie d’être commercialisées, ainsi que des recommandations et des lignes directrices qui appuieront l’adoption de ces technologies, et que le tout contribuera à créer un écosystème qui aidera les Canadiens âgés à faire des choix, comme rester chez eux, bien vivre et prévenir les transitions dans les soins ».
Mme McNeil reconnaît à quel point la formation qu’elle a reçue dans le cadre du programme EPIC a joué un rôle déterminant dans sa préparation à la réussite future. « Les approches et les compétences que j’ai acquises grâce à AGE-WELL sont essentielles au travail que j’accomplis aujourd’hui. Elles font partie intégrante de l’importance que j’accorde à la collaboration et à la consultation dès le début, souvent et tout au long de nos activités; à l’adoption d’une approche multidisciplinaire des problèmes en vue de réfléchir à ce que nous faisons sous différents angles et de tirer le meilleur parti de l’expertise de chacun pour résoudre un problème; à l’idée de construire l’écosystème autour du secteur de la technologie du vieillissement et de développer ce réseau ».
Mme McNeil ressent l’essor du secteur de la technologie du vieillissement et est optimiste quant à l’avenir. « Avant que je me joigne à AGE-WELL, quand j’ai commencé à songer aux défis posés par le vieillissement, je me sentais un peu seule. J’ignorais que l’on déployait autant d’énergie, d’enthousiasme et d’efforts pour faire du vieillissement une expérience positive en changeant la façon dont nous le percevons. Ce qui me réjouit le plus est que nous sommes nombreux à vouloir sensibiliser à ce sujet et à améliorer l’expérience du vieillissement. »